Diviser pour mieux régner ou construire ensemble : l’enjeu territorial

La tonalité de la tribune de Ludovic Jolivet (voir infra) parue ce jour est à l’image de sa posture lors du dernier conseil communautaire : clivante, polémique et condescendante.

Il s’agissait lors de ce conseil de voter un pacte de solidarité financière et fiscale. Un pacte, chacun le sait, est un accord entre plusieurs parties. Il est invraisemblable de l’avoir proposé au vote sans consensus préalable entre les différentes communes de QBO. Le passage en force donne le paysage communautaire bouleversé d’aujourd’hui.

Ce ne sont pas les attaques personnelles (nombreuses aussi et parfois violentes pendant le conseil) visant à disqualifier tout interlocuteur manifestant une autre opinion que le président, qui arrangeront le climat. Ramener les divergences d’approches à des calculs électoraux, dont le maire de Quimper n’est d’ailleurs pas dépourvu, c’est esquiver les questions de fond :  comment faire pour que Briec ait les moyens d’assumer les charges de centralité qui continuent à peser sur elle malgré la fusion avec Quimper co ? Comment faire pour que les différentes communes qui composent  QBO puissent continuer à assurer les services au public qui ne sont pas du ressort de la communauté ? Plus généralement comment concevons-nous la communauté ? Comme un espace de solidarité et d’initiatives,  de projets élaborés en commun au service des habitants et des entreprises ? ou comme un espace féodal où les vassaux des petits fiefs sont punis ou récompensés selon leur degré d’allégeance ?

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Quimper, semaine de l’immobilité, mandat de l’immobilisme

Du 15 au 22 septembre a lieu la 17e édition de la semaine européenne de la mobilité, axée cette année sur la multimodalité et l’intermodalité. De nombreuses collectivités (en Bretagne Rennes, Lorient, Pontivy, Landerneau, Lamballe, Guingamp, Quimperlé …), conscientes de l’urgence à réduire les émissions de gaz à effet de serre, participent au dispositif ou proposent des actions : journée sans voiture, bus gratuit pendant la semaine, animations et conférences autour des modes alternatifs de déplacement. La seule proposition de QBO concerne une baisse tarifaire sur le pass journée (1,4€ au lieu de 4€) pendant cette semaine. C’est bien peu. La rentrée a surtout mis en évidence d’importants cafouillages dans la mise en place du nouveau réseau de bus.

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Le projet des Halles de Quimper, ce n’est pas la bataille des anciens et des modernes

Au fil des réunions publiques sur l’avenir des Halles, le maire construit une argumentation inutilement clivante pour défendre le scénario de la destruction et d’une nouvelle construction : il y aurait d’un côté des conservateurs, passéistes, militant pour garder la ville « dans son jus », insoucieux du dynamisme économique du centre-ville : les partisans de la rénovation ; de l’autre les modernes, ceux qui savent faire table-rase du passé pour un grand bond en avant économique (augmentation d’ores et déjà annoncée de 50% du chiffre d’affaire) : les partisans d’une démolition/construction. Bien sûr nous sommes là dans une caricature qui voudrait forcer les quimpérois à un positionnement idéologique sur un sujet qui ne relève pas de cela.

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Halles saint-François : on a perdu la boussole

 

Depuis le début de ce mandat, on a le sentiment qu’il n’y a pas de boussole, pas de méthode de travail, pas de méthode d’information ni de concertation  dans la gestion de l’avenir  des Halles Saint François.

La transformation du conseil municipal du lundi 12 mars sur ce sujet en conseil à huis clos en est une péripétie ultime.

D’un projet de rénovation  annoncé  à 5 millions d’euros en 2015, on est passé à 7 puis 8,5 millions d’euros fin 2016. Fin 2017, c’est  la décision de raser et reconstruire les halles qui est annoncée, sans qu’une étude comparative des deux scenarii, rénovation ou destruction,  et une estimation de leurs coûts  respectifs soient présentées et débattues.

De la même façon, le relogement provisoire des commerçants fait depuis 2 ans le tour des places quimpéroises.

Le refus de débat public sur un sujet aussi important pour les quimpérois n’est pas admissible.

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Quimper : quelle sécurité pour les femmes ?

 

La sécurité est la première des libertés. Un état démocratique doit pouvoir assurer à ses citoyens le droit de vivre et circuler en toute sécurité pour leurs personnes et leurs biens. La déclaration de 1789 comme la déclaration universelle des droits de l’homme le précisent :
« Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. »

Penser sa ville en termes de sécurité est donc normal pour une ou un maire. Et il est bon de rappeler  combien l’espace public peut devenir parfois un espace de danger. C’est particulièrement vrai pour les femmes ; ce n’est pas un hasard si depuis quelques années la problématique des femmes dans l’espace public et de l’insécurité qu’elles peuvent y vivre a même entraîné une réflexion sur l’urbanisme. Les géographes le constatent : «Longtemps la ville a été conçue par et pour les hommes ». Lire la suite de « Quimper : quelle sécurité pour les femmes ? »

Fake news sur le désenclavement cornouaillais

 

Lors du conseil municipal  quimpérois du 9 novembre dernier,  la majorité municipale a présenté, par la voix d’Isabelle Le Bal, un vœu étonnant sur le désenclavement breton (voir lien ci-dessous). Contrairement à ce que  peut laisser croire la réponse du maire  aux interventions  de l’opposition sur le sujet, ce vœu ne portait pas sur le temps de trajet à 3h pour la pointe Bretagne. Il s’orientait autour de 3 axes :

  1. l’hypothèse que les TGV s’arrêteraient bientôt à Rennes et que les passagers devraient changer pour des TER afin de poursuivre leur trajet vers la pointe de Bretagne.

Un tel scénario est bien sûr totalement invraisemblable et n’a jamais été évoqué. Il y a par contre,  entre la Région, l’Etat et SNCF,  une convention  de desserte  TGV du territoire  pour 2017-2022 qui prévoie 4 allers-retours  directs quotidiens supplémentaires entre la pointe bretonne et Paris.  Isabelle Le Bal, conseillère régionale, ne saurait l’ignorer. En semaine, 9 TGV directs aller-retour  relient Paris à Quimper, auxquels s’ajoutent les trajets avec correspondance à Rennes ou Redon.

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Pays de Cornouaille : le grand démembrement ?

Le délitement du Pays de Cornouaille semble se confirmer. En janvier 2017 la nouvelle intercommunalité de Pleyben-Châteaulin-Porzay préférait se tourner vers le Pays de Brest, refroidie par le peu d’enthousiasme manifesté par le président du Pays de Cornouaille à l’accueillir. Aujourd’hui, Quimperlé communauté engage un rapprochement avec le Pays de Lorient,  et projette de travailler dès 2018 avec les agences d’urbanisme et d’énergie de ce dernier. Il s’agit visiblement d’une étape vers une intégration future au Pays de Lorient.

Ici encore la vision politique du président de la Cornouaille est un facteur déclenchant. Le président de Quimperlé communauté met en avant la volonté de Ludovic Jolivet  de créer un pôle métropolitain autour de Quimper,  préfigurant une grosse agglomération autour de Quimper.

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Des ordures ménagères à la gestion des finances publiques

Lors du dernier conseil communautaire, j’ai voté, comme Daniel Le Bigot, contre la délibération n°16 portant sur un marché public relatif aux déchets ménagers.

La communauté a vu le volume des déchets diminuer fortement en raison du tri sélectif, de la présence de composteurs chez nombre de particuliers, des efforts aussi  de certains industriels sur les emballages ; elle veut  donc réduire  la collecte à un passage hebdomadaire.  C’est une situation très positive : elle découle de l’efficacité du travail de la communauté et de l’engagement des citoyens qui modifient leurs usages.

La délibération porte sur deux points : l’enquête et la distribution de conteneurs. L’étonnement vient de l’enquête.  Elle n’est pas un préalable à la décision de réduction de la collecte, celle-ci est déjà prise. Elle n’a pour but que de définir le type de conteneur désormais nécessaire par  foyer pour y accumuler les sacs poubelle de la semaine. On peut alors estimer que le coût de l’enquête est démesuré par rapport à ses objectifs (10,43€ HT par « producteur de déchets » à multiplier donc par les 24000 foyers de la collectivité). D’autres moyens pouvaient être  employés, sachant que le critère principal de la taille du conteneur est le nombre de personnes présentes au foyer : courriers, mails, voire passation du questionnaire lors du dépôt des sacs jaunes.

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L’augmentation du nombre d’élues à l’assemblée passe par l’acceptation de candidates novices en politique

Dans la polémique actuelle sur l’incompétence de candidats En Marche novices en politique, les femmes sont spécialement visées. Pourquoi ?  C’est mathématique : la République En Marche est le parti qui présente le plus de femmes (51%), et cela, à l’inverse des mauvaises habitudes d’autres partis,  autant dans des circonscriptions gagnables que pour les hommes. Or le petit nombre de femmes élues à l’assemblée (26% pour le dernier mandat) fait que le nombre de femmes sortantes est de beaucoup inférieur à celui des hommes sortants. Il y a donc nettement plus de candidates sans passé politique que de candidats.

Ces femmes ne sont pas pour autant sans expériences ni compétences. Elles les ont eues dans des domaines professionnels, associatifs. Mais souvent elles n’ont pas l’habitude des plateaux télés et des débats contradictoires avec des adversaires aguerris. On a beaucoup glosé, et de façon très condescendante,  sur quelques candidates que ces circonstances ont tétanisées. Mais on commet l’erreur de confondre l’aisance orale et la connaissance des codes des médias avec le sérieux et la compétence.

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En marche pour une Europe réenchantée

Il y a un an, le 9 mai 2016, le Front Démocrate/UDE 29 et le cercle Albert De Mun organisaient, en cette « journée de l’Europe » qui commémore le discours de Robert Schuman (9 mai 1950) annonçant la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (Ceca), une conférence-débat intitulée : » L’Europe en danger ? » .
S’y étaient exprimées nos inquiétudes face à la montée de l’euroscepticisme et des populismes, face aux crises grecques et à la menace de Brexit que devait confirmer le référendum du mois de juin, face aux dissensions sur les réponses à apporter au drame des réfugiés et à la remise en question de l’espace Schengen. Nous y exprimions aussi l’espoir de voir réenchanter l’idée européenne.
Un an plus tard, un candidat, maintenant président, Emmanuel Macron,  qui a commencé tous ses meetings et son discours du Louvre par l’hymne européen,  nous met en position de sauver l’Europe et de l’imaginer comme une solution et non plus un problème. Qu’il en soit remercié.