Et si la présidence de Quimper Bretagne Occidentale ne revenait pas automatiquement au maire de Quimper ?

Ce texte a été écrit et expédié aux médias quelques jours avant les élections du 28 juin sans en connaître donc les résultats et ne vise pas des personnes mais l’automatisme de l’élection du ou de la maire de Quimper à la présidence de l’intercommunalité.

Le deuxième tour qui aura lieu ce dimanche concerne deux instances :  municipale d’une part, intercommunale de l’autre. On aurait tendance à l’oublier tant cette dimension est peu rappelée dans les débats, tant les documents de campagne des candidats mêlent les propositions relevant des deux collectivités sans les distinguer et tant il semble aller de soi que le ou la futur (e) maire de Quimper sera forcément le ou la futur(e) président (e) de la communauté d’agglomération.

Il est vrai que le remarquable loupé de la loi NOTRe qui n’a pas détaché l’élection communautaire de l’élection municipale ni donné aux instances communautaires la légitimité du suffrage universel direct contribue à cette confusion et à ce désintérêt. Les citoyens comprennent certes de mieux en mieux le rôle de l’intercommunalité mais ils s’en sentent très éloignés. Lire la suite de « Et si la présidence de Quimper Bretagne Occidentale ne revenait pas automatiquement au maire de Quimper ? »

Affaire de l’eau : l’illusion de toute puissance de Ludovic Jolivet

Dans cette affaire de l’eau qui finalement n’est pas celle que l’on croit, s’affiche l’illusion de toute puissance de quelques élus convaincus que leur statut donne tout pouvoir.

Depuis le début de l’affaire le président de communauté et maire de Quimper prétend donner sa définition du droit : une situation de conflit d’intérêt serait a priori répréhensible pénalement. Mais à ce compte plusieurs conseillers et adjoints de la majorité municipale, eux aussi en situation de conflit d’intérêt par leur liens personnels ou professionnels, auraient dû faire l’objet de signalements de sa part. En réalité ce qui est un délit, c’est la prise illégale d’intérêts. Celle-ci doit être prouvée.  De toute évidence le classement sans suite par le procureur montre qu’aucun élément n’a été retenu dans ce sens malgré les investigations et perquisitions multiples, et la situation de conflit d’intérêt de l’agent du service de l’eau, déclarée par celui-ci, était connue depuis longtemps.

Mais Ludovic Jolivet sait mieux que le procureur.

Or l’affaire révèle une situation de conflit d’intérêt qu’il aurait été bon d’investiguer : celle de Georges Philippe Fontaine, adjoint en charge des finances, membre d’un stand de tir qu’il n’a eu de cesse de défendre alors même que s’imposait la nécessité de dépolluer son site à proximité d’un captage d’eau potable. Rappelons que G. P. Fontaine est président du Sivalodet :  l’une de ses missions est la préservation de la qualité de l’eau et la réduction des pollutions.

Mais Ludovic Jolivet n’a pas jugé bon de le signaler. Et le préfet a fait fermer le stand de tir.

Règlement de compte envers un fonctionnaire dont le seul tort serait l’intégrité et le refus de se plier à des ordres contraires aux règlements ? Incompétence ? Les poursuites que les agents injustement incriminés seraient en droit d’engager seraient à même d’éclairer les raisons de cet incroyable gâchis humain qui a déstabilisé l’ensemble des services et mobilisé inutilement les forces de police et de justice.

Kemper en avant : pour un projet alternatif municipal, communautaire et cornouaillais

Il faut bâtir une alternative à la politique et à la gouvernance « Jolivet ». Ceci est vrai tant au niveau municipal, communautaire que cornouaillais. Nous souhaitons une politique plus progressiste, plus ambitieuse, plus créative à chacune de ces échelles. Mais la dispersion dans une multiplicité de listes de partis, pour lesquels les élections municipales sont l’occasion de se compter, ouvre la voie à un second mandat Jolivet qui mettrait en péril notre territoire. Or l’intérêt du territoire  doit prévaloir sur les intérêts des partis. Lire la suite de « Kemper en avant : pour un projet alternatif municipal, communautaire et cornouaillais »

Arena à Quimper : quelle précipitation !

 

 

A peine une première présentation des scenarii de Grande salle faite aux conseillers communautaires par le cabinet en charge de l’étude, et l’on apprend par la presse le choix du scénario de Penvillers par le maire de Quimper et président de QBO. Son vote par le conseil communautaire en juin paraît déjà acté et le calendrier des opérations déroulé.

Un projet de cette envergure (4000 places 30 M€ TTC, 26 M€ HT), qui pèsera à long terme sur les capacités d’investissement de la communauté mérite pourtant qu’on y réfléchisse à deux fois, car le projet quimpérois ne table pas sur des investissements privés comme à Cesson Sévigné avec l’Arena Legendre. On ne peut non plus compter sur des aides de la Région ou du Département dans le cadre des contrats de pays et de territoire comme c’était encore le cas pour les aménagements du Centre des congrès du Chapeau Rouge et la réhabilitation de Penvillers (5 M€ sur les 16M€ des 2 projets).

Sera -t’on en mesure d’assurer au moins un équilibre financier dans le fonctionnement de la structure ? Rien n’est moins sûr. La simulation faite pour l’Arena de Quimper table sur un minimum de 52 évènements annuels pour assurer cet équilibre.  Pourtant à Brest, avec une équipe fanion forte, et une jauge basket annoncée de 4000 places, le même équilibre pour l’Arena est estimé à 80 évènements sur 10 mois.

Or nous sommes à un an des élections qui amèneront des changements d’équipes municipales dans les différentes communes de QBO. Il faut laisser le choix du projet à ceux qui seront en charge de l’assumer.  A eux de voir si la construction d’une Arena constitue une priorité communautaire pour les 15 ans à venir.

On peut espérer que la frénésie actuelle apportée à l’avancée du projet n’est en rien liée à la volonté d’effacer les échecs du pôle métropolitain et du référendum sur les Halles dans les perspectives électorales de 2020 et que l’intérêt de la communauté et ses habitants reste l’objectif.

 

Le référendum sur les Halles, et après ?

20, 3 % de participation et 63% pour le non. Tels sont les deux chiffres à retenir de cette consultation.

Le premier interpelle sur l’usage du référendum, présenté par certains comme la panacée à tous les maux de la démocratie. Mais le référendum, comme les élections, est un outil au service de la démocratie. Il n’en est pas la garantie et peut même parfois la trahir. Tout dépend de l’usage que l’on en fait. Quelle question est posée aux citoyens ? A qui la pose-t-on ? A quel moment la pose-t-on ? Quelles informations sont données au préalable ? On sait maintenant comment on est arrivé au Brexit sur la base d’informations mensongères. A Quimper on cumulait les problèmes : la date de la consultation à un an des élections municipales, le périmètre de consultation qui excluait nombre de commerçants  concernés, l’alternative proposée qui enfermait le choix dans une démolition-construction ou une rénovation à des coûts très élevés, une information très orientée et partielle sur le projet. La forte abstention en est la sanction.  Le format du référendum n’était pas ici la forme de consultation adaptée.

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Quai Dupleix : nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude

Lors de l’assemblée générale de l’association Gros Plan, le maire de Quimper a proclamé comme une excuse son impuissance face au rachat du Quai Dupleix par Cinéville. Pénible aveu ! Mais il s’agit d’une impuissance organisée bien en amont. Elle est le résultat du refus systématique du maire et de son adjoint aux finances de souscrire aux solutions de rachat des Arcades, étudiées d’abord par des membres de la majorité municipale avec les services de la ville, proposées ensuite par Gros Plan. L’impuissance actuelle est à la mesure de la volonté de pourrissement de la situation.

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Quai Dupleix : les dés étaient pipés

Le sort de l’Art et Essai était scellé avant l’ouverture du conseil municipal de ce jeudi 7 février. La décision d’acquiescer au rachat de l’ensemble Arcades-Quai Dupleix par Cinéville, la décision de ne pas envisager de solution pour un Art et Essai confié à Gros Plan était déjà prise bien en amont. Pourquoi alors se prêter à un débat sans objet ? Il ne restait à Ludovic Jolivet qu’à mettre en scène un prétexte dans le déroulement du conseil municipal pour y échapper.

Dès le lendemain les propos du directeur général de Cinéville mettait en lumière la mascarade de la veille. Il ne s’agissait pas comme l’avait fait entendre le maire d’un simple changement de propriétaire n’affectant en rien l’activité du Quai Dupleix : l’exploitation et la programmation par Gros Plan. C’est bien d’une cession d’activité totale qu’il s’agit,  excluant Gros Plan de la programmation. Lire la suite de « Quai Dupleix : les dés étaient pipés »

Quai Dupleix : il faut sauver le cinéma d’Art et essai à Quimper

L’Art et Essai à Quimper marche bien. Les chiffres de fréquentation de ces dernières années le montrent. Les quimpérois, les cornouaillais,  aiment aller au cinéma en général, et sont particulièrement attachés à l’Art et Essai. L’association Gros Plan est à l’œuvre depuis des années et le fruit de son travail se voit dans cette fréquentation et l’obtention continue des trois labels Art et Essai.

La diversité des propositions cinématographiques à Quimper, avec d’un côté le Multiplex Cinéville , de l’autre le Quai Dupleix, est un facteur d’attractivité de la ville.  Mais l’un et l’autre n’ont pas les mêmes objectifs.  Or ce qui se dessine avec l’annonce  du rachat des Arcades par le groupe Cinéville, est à mettre en relation avec ce qui se passe à Brest entre d’une part le Celtic et les Studios, d’autre part la SAS Majestic Brest, propriétaire du multiplex Liberté : la concentration des circuits d’exploitation menace et étouffe les cinémas indépendants et l’Art et Essai. C’est alors l’uniformisation qui guette et la difficulté accrue pour les réalisateurs de trouver des circuits de distribution qui prennent le risque de diffuser des créations différentes ou des auteurs encore peu connus. De plus tout le travail pédagogique fait autour de la création cinématographique est menacé. Lire la suite de « Quai Dupleix : il faut sauver le cinéma d’Art et essai à Quimper »

Pourquoi le choix d’un référendum sur les Halles le 3 mars prochain n’est pas pertinent

Lors du dernier conseil municipal, j’avais attiré l’attention du maire et du Conseil sur le rapport du politique au temps et à la concertation en prenant pour exemple 3 dossiers dont celui des Halles.

L’annonce d’un référendum le 3 mars prochain sur la question de leur rénovation ou construction nouvelle en est une bonne illustration.  Faire ce référendum en 2016, loin de toute autre échéance électorale, et après  2 ans depuis le début du mandat pour prendre le dossier des Halles en main, aurait pu avoir du sens.

Le fixer en mars 2019, à un peu plus de 2 mois des élections européennes et à un an des municipales, c’est faire le choix de voir ce référendum parasité par ces deux échéances.

La campagne pour les européennes battra son plein et occupera bien des citoyens, militants et élus à persuader les électeurs de ne pas s’abstenir et à mettre au jour les enjeux cruciaux de cette élection.  Organiser un référendum à ce moment-là, c’est faire fi d’une étape essentielle pour l’Union Européenne.

La proximité des élections municipales risque fort de voir la campagne annoncée pour ce référendum devenir le coup d’envoi prématuré de la campagne municipale.  Difficile en effet d’éviter qu’il ne se transforme en plébiscite pour ou contre le maire. Ce n’est pas une bonne chose. Cet enjeu occultera le choix véritable des quimpérois pour les Halles.

Reste aussi bien entendu les éléments qui seront donnés aux quimpérois pour qu’ils puissent choisir un scénario en connaissance de cause. Faute d’esquisses ou d’évaluations claires, il sera difficile d’appuyer sa décision. On voit ainsi que la démolition/nouvelle construction, annoncée d’abord comme moins coûteuse que la rénovation, est devenue au fil du temps « pas plus chère » et même « à peine plus chère », sans que l’on connaisse le scénario de rénovation qui servirait de point de comparaison ni son coût.

Tous ces éléments font que la décision d’un référendum le 3 mars 2019 n’est pas un bon choix politique pour la ville.

Diviser pour mieux régner ou construire ensemble : l’enjeu territorial

La tonalité de la tribune de Ludovic Jolivet (voir infra) parue ce jour est à l’image de sa posture lors du dernier conseil communautaire : clivante, polémique et condescendante.

Il s’agissait lors de ce conseil de voter un pacte de solidarité financière et fiscale. Un pacte, chacun le sait, est un accord entre plusieurs parties. Il est invraisemblable de l’avoir proposé au vote sans consensus préalable entre les différentes communes de QBO. Le passage en force donne le paysage communautaire bouleversé d’aujourd’hui.

Ce ne sont pas les attaques personnelles (nombreuses aussi et parfois violentes pendant le conseil) visant à disqualifier tout interlocuteur manifestant une autre opinion que le président, qui arrangeront le climat. Ramener les divergences d’approches à des calculs électoraux, dont le maire de Quimper n’est d’ailleurs pas dépourvu, c’est esquiver les questions de fond :  comment faire pour que Briec ait les moyens d’assumer les charges de centralité qui continuent à peser sur elle malgré la fusion avec Quimper co ? Comment faire pour que les différentes communes qui composent  QBO puissent continuer à assurer les services au public qui ne sont pas du ressort de la communauté ? Plus généralement comment concevons-nous la communauté ? Comme un espace de solidarité et d’initiatives,  de projets élaborés en commun au service des habitants et des entreprises ? ou comme un espace féodal où les vassaux des petits fiefs sont punis ou récompensés selon leur degré d’allégeance ?

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