Il faut bâtir une alternative à la politique et à la gouvernance « Jolivet ». Ceci est vrai tant au niveau municipal, communautaire que cornouaillais. Nous souhaitons une politique plus progressiste, plus ambitieuse, plus créative à chacune de ces échelles. Mais la dispersion dans une multiplicité de listes de partis, pour lesquels les élections municipales sont l’occasion de se compter, ouvre la voie à un second mandat Jolivet qui mettrait en péril notre territoire. Or l’intérêt du territoire doit prévaloir sur les intérêts des partis.
Il ne s’agit pas de tout dénigrer dans le bilan de l’équipe bientôt sortante mais le bilan est globalement décevant
- A l’échelle des politiques municipales
Sur la politique de voirie-espaces verts, aucun aménagement significatif n’a été engagé hors nouvelle zone d’habitat ; la politique vélo n’a été mise à l’ordre du jour que tout récemment, et de façon générale les mobilités douces sont ignorées : on attend toujours le passage à 30km/h des quais avec suppression des feux, annoncé en début de mandat.
Les projets Jolivet d’aménagements du centre ville, centrés sur le développement des parkings, sont restés au point mort.
Sur la politique culturelle, Quimper est devenue l’exemple de l’abandon des politiques engagées par les municipalités précédentes : fermeture du Centre d’Art contemporain, arrêt de la Cie Le Doaré, du Théâtre Piba, de la programmation Gros Plan du Quai Dupleix, abandon du projet partagé du Pôle Max Jacob… Avec une volonté du Maire de s’immiscer dans les programmations culturelles, ou de les transférer au secteur lucratif.
L’ambition affirmée initialement de se positionner comme capitale de la culture bretonne est restée globalement lettre morte, au-delà de quelques mesures symboliques. C’était pourtant l’une des trois grandes ambitions de L Jolivet pour Quimper.
Le dossier de la Gare a prix 6 ans de retard. Le « Triangle des Entrepreneurs » entre Gare & Eau Blanche- Entremont, seconde grande ambition de L. Jolivet pour Quimper en est resté au stade de pose de pancartes annonçant bizarrement un projet « 564 Avenue ».
Le choix de raser les Halles, sans réflexion sur le rôle à 30 ans de ce type d’équipement, s’est heurté au refus d’une nette majorité des quimpérois qui se sont exprimés.
La politique de stabilité fiscale en terme de taux est certes une première depuis de nombreux mandats, mais cette stabilité ne se retrouve pas à l’échelle de la Communauté et doit être relativisée des revalorisations des bases par le Parlement.
- A l’échelle des politiques communautaires
L. Jolivet n’a pas su gérer la fusion de Quimper Co et du Pays Glazik. Après avoir voté contre son principe, cette fusion a été finalement acceptée mais comme à contre cœur. Le pacte fiscal entre les communes et la nouvelle communauté QBO a été imposé contre l’avis de Briec, principale nouvelle commune. Les transferts de nouvelles compétences à QBO (Ehpad, petite enfance) se sont faits « à la hussarde », dans des conditions jugées insuffisamment claires par beaucoup d’élus d’autres communes.
Si l’ambitieuse politique menée sur le mandat précédent (développement de l’offre de zones d’activité, pépinière des innovations) a permis d’absorber le flux de développement des entreprises, aucune action nouvelle n’a été engagée sur ce mandat. Le concept de « Green Valley », première ambition de L. Jolivet pour Quimper, n’a jamais connu de concrétisation. Les efforts passés de développement d’une dynamique cornouaillaise sur le thème de l’alimentaire n’ont pas trouvé de relais, L. Jolivet ramenant toujours son discours à la défense de l’agro-alimentaire contre les remises en cause sur les questions de pesticides, de taux de nitrates, de conditions animales,…
Les politiques d’emploi et notamment d’insertion se sont simplement inscrites dans la continuité, sans innovations ni nouveaux projets.
Le retard pris dans le projet Aménagement de la Gare (pôle multimodal), ramène Quimper au dernier rang des villes bretonnes pour l’aménagement de sa Gare.
La politique de transports en commun s’est traduite par l’abandon de tout site propre pour les bus, mais la mise en œuvre de deux lignes « armature » A et B au lieu des anciennes lignes 1 et 2, avec des modifications limitées des fréquences de desserte et des aménagements pour les lignes desservant les communes périphériques avec d’importants problèmes d’horaires pour les scolaires. Tout cela sans recours aux « mini-bus » prônés tout au long du mandat précédent par L. Jolivet. La navette électrique Gare-Centre Ville, est peut-être la seule lointaine déclinaison des idées de L. Jolivet en la matière. Dans ce domaine, Quimper a « décroché » par rapport à beaucoup d’autres villes moyennes (Lorient, St Nazaire, St Brieuc).
Plus généralement le discours de L. Jolivet est resté particulièrement hermétique à toute notion de transition écologique.
La politique de gestion du Centre de Congrès du Chapeau Rouge a délibérément refusé l’usage de ces équipements par des initiatives culturelles des associations, même à des coûts d’usage marginaux. Du coup cet équipement qui devait, dans le projet originel, rester une lieu phare de la vie quimpéroise, s’avère nettement sous utilisé.
Les politiques de l’eau, de l’assainissement, des ordures ménagères se sont simplement inscrites dans la continuité des mandats précédents.
La marge – significative – du budget ordures ménagères, surtout après les efforts de rationalisation de la collecte, a été absorbé dans le budget général.
Malgré ce dernier élément, le nouvel impôt foncier (passage d’un taux 0% à 2,61%) sur les ménages de 2016 a représenté un progression des impôts locaux (commune et interco) de 8,7 % pour les quimpérois.
La difficulté de L. Jolivet à créer le dialogue et trouver les points d’équilibre sont aussi à l’origine de fortes tensions au sein de QBO.
A l’échelle de la Cornouaille
Jolivet n’a eu de cesse les premières années du mandat de dénigrer les efforts passés d’organisation de la Cornouaille, notamment via l’Agence Quimper Cornouaille Développement. Son prétendu « recentrage » s’est surtout traduit par un abandon de toutes les concertations et initiatives partagées entre les différentes communautés de communes ou d’agglo de Cornouaille. Le « marketing territorial » promis reste un flop.
La réduction – acceptée par L. Jolivet – de la Cornouaille (départs de Châteaulin Porzay et du Pays de Quimperlé) ont affaibli la position naturelle de leadership du Président de Quimper Co puis QBO pour le territoire cornouaillais. La Cornouaille est aujourd’hui nettement distancée par les pays de Brest et de Lorient.
Si L. Jolivet s’est finalement rendu compte de l’importance de cette dynamique cornouaillaise au bout de quelques années de mandat, il n’a pas su concrétiser la proposition de création d’un « pôle métropolitain ».
Le manque de clarté dans le discours sur l’avenir de l’aéroport, le manque de concertation cornouaillaise aboutirait aujourd’hui à un projet de desserte avec obligation de service public d’un coût de 3 M€ (1 M€ de l’Etat, 1 M€ de la région, 1 M€ des autres collectivités locales).
La Cornouaille souffre d’un manque de poids et de crédibilité dans les négociations à Rennes, Paris voire au Conseil départemental.
Cette évocation des manques et difficultés de ce mandat est loin d’être exhaustive. Elle suffit déjà à montrer qu’un second mandat sur cette trajectoire serait néfaste pour le territoire.
Que proposons-nous ?
Nous pensons donc nécessaire d’engager, comme cela se fait dans de nombreuses villes, une démarche de construction d’une liste alternative composée et soutenue par des citoyens exprimant des ambitions d’une politique plus progressiste, plus ambitieuse et plus créative pour Quimper, QBO et la Cornouaille, des citoyens ayant déjà un engagement politique, d’autres non, des citoyens souvent présents dans les associations, les entreprises, les syndicats ou organismes professionnels.
Nous travaillerons d’abord sur un projet alternatif autour de 5 grands axes : transition écologique et environnement, vitalité économique et emploi, vivre ensemble et solidarités, attractivité et accessibilité, gouvernance et citoyenneté, avec une volonté d’affirmation forte de l’identité bretonne et cornouaillaise de notre territoire dont nous espérons faire un territoire d’expérimentation dans différents domaines.
Assemblée générale le samedi 20 avril à 10h salle 2 des Halles Saint François Quimper.
Contact : Kemperenavant@gmail.com