Le référendum sur les Halles, et après ?

20, 3 % de participation et 63% pour le non. Tels sont les deux chiffres à retenir de cette consultation.

Le premier interpelle sur l’usage du référendum, présenté par certains comme la panacée à tous les maux de la démocratie. Mais le référendum, comme les élections, est un outil au service de la démocratie. Il n’en est pas la garantie et peut même parfois la trahir. Tout dépend de l’usage que l’on en fait. Quelle question est posée aux citoyens ? A qui la pose-t-on ? A quel moment la pose-t-on ? Quelles informations sont données au préalable ? On sait maintenant comment on est arrivé au Brexit sur la base d’informations mensongères. A Quimper on cumulait les problèmes : la date de la consultation à un an des élections municipales, le périmètre de consultation qui excluait nombre de commerçants  concernés, l’alternative proposée qui enfermait le choix dans une démolition-construction ou une rénovation à des coûts très élevés, une information très orientée et partielle sur le projet. La forte abstention en est la sanction.  Le format du référendum n’était pas ici la forme de consultation adaptée.

Le deuxième  chiffre qui consacre un refus de la solution de démolition-construction ouvre en fait les questions sur l’avenir des halles. Doit-on en conclure, comme le fait la majorité municipale,  qu’en disant non à la démolition, les quimpérois disent oui à une rénovation à 9 millions d’euros ? Certainement pas.

Il importe maintenant de ne pas rester ressasser les rancœurs et les regrets. C’est un nouveau chantier qui s’ouvre : celui de la réflexion et de la consultation sur des scénarios intermédiaires à moindre coût qui privilégient l’innovation dans les pratiques. Ils doivent viser à  faire des Halles cette « place de village » où se croisent les activités traditionnelles du commerce, l’accueil d’associations et de conférences, et les usages contemporains: restauration-dégustation des produits de la Cornouaille, ateliers de cuisine, éducation au «bien manger» au travers d’événementiels, mais aussi marketing numérique efficace. Loin d’être un musée, ce sera alors un pôle central d’animation du cœur de ville.

 

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