La ligne aérienne Quimper-Orly fonctionne depuis 2019 grâce à une obligation de service public (OSP) de 4 ans qui croise des financements de l’Etat, de la Région et des collectivités locales. Cette situation est due en grande partie à la baisse de qualité de service dans les années précédentes (arrêt de la desserte vers Roissy, annulations et retards en pagaille, choix d’un avion moins performant) correspondant à des décisions stratégiques d’Air France-Hop.
Le dernier conseil d’agglomération de Quimper Bretagne Occidentale a révélé le risque de ne pas voir cette OSP renouvelée en 2023, ce qui signerait l’arrêt de mort de la ligne.
La raison avancée : la faible fréquentation des années 2020 et 2021. On ne peut prendre cette période comme référence pour l’exploitation de la ligne : il s’agit des années où l’épidémie a balayé l’ensemble du transport aérien français et international et réduit de façon drastique les vols et la fréquentation. La période est aussi catastrophique pour la fréquentation ferroviaire et la ligne Quimper-Rennes-Paris.
Ce caractère exceptionnel devrait amener à considérer ces deux années comme une période blanche et à prolonger d’autant l’OSP avant de prendre toute décision.
Quimper et la Cornouaille sont dans une situation péninsulaire qui justifie le maintien d’une ligne aérienne, tout au moins tant que la liaison ferroviaire n’est pas nettement améliorée en termes de temps de trajet et de fréquence. Au mieux, par le train, le trajet Quimper-Paris, c’est un peu plus de 3h30 (2 fois/jour) à quoi il faut ajouter pour les habitants de la Cornouaille hors Quimper jusqu’à 1h de route pour atteindre la gare. C’est long pour un aller-retour dans la journée. Cela l’est encore plus pour une bonne partie des passagers aériens qui, loin d’être des « addicts » selon l’expression d’un élu, n’ont pas Paris pour destination finale mais y trouvent des correspondances pour d’autres villes françaises voire des destinations internationales.
Enfin si l’on doit appliquer au tronçon Quimper-Lorient les mêmes critères d’équilibre que pour la ligne aérienne, la desserte TGV s’arrêtera à Lorient, voire à Rennes, le reste du trajet se fera en TER, ce qui implique rupture de charge et allongement du temps de trajet. C’est d’ores et déjà un risque réel, d’autant plus que la partie est de la Cornouaille se tourne vers Lorient.
N’oublions pas que si, pour nous, Penn Ar Bed est la tête, le début du monde, pour bien d’autres elle est un Finistère, une fin de terre, et Quimper un terminus.