Et si la présidence de Quimper Bretagne Occidentale ne revenait pas automatiquement au maire de Quimper ?

Ce texte a été écrit et expédié aux médias quelques jours avant les élections du 28 juin sans en connaître donc les résultats et ne vise pas des personnes mais l’automatisme de l’élection du ou de la maire de Quimper à la présidence de l’intercommunalité.

Le deuxième tour qui aura lieu ce dimanche concerne deux instances :  municipale d’une part, intercommunale de l’autre. On aurait tendance à l’oublier tant cette dimension est peu rappelée dans les débats, tant les documents de campagne des candidats mêlent les propositions relevant des deux collectivités sans les distinguer et tant il semble aller de soi que le ou la futur (e) maire de Quimper sera forcément le ou la futur(e) président (e) de la communauté d’agglomération.

Il est vrai que le remarquable loupé de la loi NOTRe qui n’a pas détaché l’élection communautaire de l’élection municipale ni donné aux instances communautaires la légitimité du suffrage universel direct contribue à cette confusion et à ce désintérêt. Les citoyens comprennent certes de mieux en mieux le rôle de l’intercommunalité mais ils s’en sentent très éloignés.

Pourtant 80% des chantiers qui nécessitent des financements importants sont décidés par l’intercommunalité. Ce sera le cas de l’Arena ou palais ou salle des sports présents dans les programmes des candidats quimpérois. Les compétences majeures des mobilités, de l’économie, de l’eau et de l’assainissement, la collecte et le traitement des déchets, la prévention des inondations sont communautaires.

A agir ainsi on entretient le sentiment, parfois justifié mais souvent erroné, que la politique communautaire n’est finalement que l’émanation de la volonté politique de la ville centre. Et on ne construit pas un esprit communautaire fondé sur l’intérêt général. Les « petites » communes ont l’impression d’être laissées pour compte. On voit ainsi sur les programmes de certaines listes de ces communes l’engagement de défendre les intérêts de celles-ci au sein du conseil communautaire conçu comme une instance où chacun vient se battre pour sa chapelle plutôt que comme l’instrument d’une dynamique commune et profitable à tous.

On ne saurait leur donner complètement tort. L’épisode du plan mobilité, voté à l’unanimité par le conseil communautaire en 2013 et retoqué en 2014 à la suite du changement de majorité quimpéroise, n’est pas fait pour donner confiance. Quimper a fait la loi. Les autres communes ont dû s’incliner.

Le mode d’élection intercommunale ne sera pas modifié avant longtemps, mais si l’on veut encourager l’esprit communautaire, on pourrait imaginer avoir à la tête de l’agglomération le maire d’une commune autre que Quimper. Il n’y a en effet rien d’obligatoire à ce que l’édile de la ville centre préside la structure intercommunale. En Bretagne c’est le cas de la moitié des intercommunalités et non des moindres : Rennes, Vannes, Lannion, Auray-Quiberon, Quimperlé etc

Cela endiguerait la suspicion d’une ville centre vampirisant les autres communes à son seul profit et permettrait d’envisager plus sereinement la construction d’un horizon commun et d’un projet réellement partagé.

Bien sûr cela suppose un accord politique préalable, car Quimper dispose de la majorité des voix au conseil d’agglomération. Mais la raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure.

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