Dans cette affaire de l’eau qui finalement n’est pas celle que l’on croit, s’affiche l’illusion de toute puissance de quelques élus convaincus que leur statut donne tout pouvoir.
Depuis le début de l’affaire le président de communauté et maire de Quimper prétend donner sa définition du droit : une situation de conflit d’intérêt serait a priori répréhensible pénalement. Mais à ce compte plusieurs conseillers et adjoints de la majorité municipale, eux aussi en situation de conflit d’intérêt par leur liens personnels ou professionnels, auraient dû faire l’objet de signalements de sa part. En réalité ce qui est un délit, c’est la prise illégale d’intérêts. Celle-ci doit être prouvée. De toute évidence le classement sans suite par le procureur montre qu’aucun élément n’a été retenu dans ce sens malgré les investigations et perquisitions multiples, et la situation de conflit d’intérêt de l’agent du service de l’eau, déclarée par celui-ci, était connue depuis longtemps.
Mais Ludovic Jolivet sait mieux que le procureur.
Or l’affaire révèle une situation de conflit d’intérêt qu’il aurait été bon d’investiguer : celle de Georges Philippe Fontaine, adjoint en charge des finances, membre d’un stand de tir qu’il n’a eu de cesse de défendre alors même que s’imposait la nécessité de dépolluer son site à proximité d’un captage d’eau potable. Rappelons que G. P. Fontaine est président du Sivalodet : l’une de ses missions est la préservation de la qualité de l’eau et la réduction des pollutions.
Mais Ludovic Jolivet n’a pas jugé bon de le signaler. Et le préfet a fait fermer le stand de tir.
Règlement de compte envers un fonctionnaire dont le seul tort serait l’intégrité et le refus de se plier à des ordres contraires aux règlements ? Incompétence ? Les poursuites que les agents injustement incriminés seraient en droit d’engager seraient à même d’éclairer les raisons de cet incroyable gâchis humain qui a déstabilisé l’ensemble des services et mobilisé inutilement les forces de police et de justice.