Une subvention de 10 000€ de la Ville de Quimper pour Notre-Dame de Paris ? Ou pour Notre-Dame de Locmaria ?

 

La première adjointe, Isabelle Le Bal, a présenté au conseil municipal de Quimper ce jeudi 25 avril une délibération visant à accorder une subvention de 10 000€ à la Fondation du Patrimoine pour la restauration de Notre Dame de Paris. J’ai voté contre cette décision. Mon intervention au Conseil Municipal retranscrite ci-dessous en explique les raisons.

 

Les Quimpérois ont été profondément touchés, comme l’ensemble des français et la communauté internationale, par l’incendie qui a ravagé la charpente et la flèche de Notre Dame de Paris, symbole, emblème, à la fois religieux et patrimonial, de l’histoire, de la culture et de l’art français.

Cette émotion et la volonté de participer à l’effort de reconstruction se sont manifestées déjà massivement au travers de dons de particuliers et d’entreprises puisque l’on frôle le milliard d’euros. Sans préjuger du coût final des travaux, il y a là de quoi voir venir.

Mais ici à Quimper, nous avons aussi un patrimoine religieux à préserver : Notre Dame de Locmaria, millénaire, dont la charpente attaquée par la mérule, présente des risques d’effondrement, l’église Saint Alor à Ergué Armel dont la charpente doit aussi être refaite, celle de la Trinité à Kerfeunteun où la toiture doit être revue, la chapelle de Ty Mamm Doué qui voit sa voûte affaiblie.

C’est le sens de l’appel de l’historien des religions Odon Vallet lancé aux collectivités territoriales qui ont l’intention de participer financièrement à la reconstruction de Notre-Dame de Paris : «Gardez vos sous pour les bâtiments de votre commune, de votre département, de votre région, notamment pour des églises en très mauvais état. Il y a des édifices qui, si on n’agit pas très rapidement, vont disparaître, tomber en ruine, être dangereux.»

Nous nous trouvons ainsi à Quimper dans une situation étrange :  les travaux à Locmaria sont estimés à 300 000€, financés à hauteur de 200 000€ par des subventions de l’Etat, de la Région et du département. Pour les 100 000 € restant à sa charge, plutôt que de les financer sur son budget, la Ville a choisi de faire appel aux dons par l’intermédiaire de la Fondation du Patrimoine. Mais par ailleurs la Ville fait voter sur son budget une subvention de 10 000€ à la même Fondation du Patrimoine pour la restauration de Notre-Dame de Paris.

La logique est difficile à comprendre et le contribuable quimpérois préfèrerait certainement voir son argent consacré au patrimoine local.

Tout ceci se fait dans un contexte de déséquilibre patent dans la répartition du budget de la culture et du patrimoine : près de 70% de celui-ci est consacré à Paris et sa région, le reste étant réparti sur toutes les autres régions de France. La décentralisation n’est pas ici au rendez-vous.

Voilà pourquoi je ne voterai pas cette délibération.

 

 

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