Quai Dupleix : nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude

Lors de l’assemblée générale de l’association Gros Plan, le maire de Quimper a proclamé comme une excuse son impuissance face au rachat du Quai Dupleix par Cinéville. Pénible aveu ! Mais il s’agit d’une impuissance organisée bien en amont. Elle est le résultat du refus systématique du maire et de son adjoint aux finances de souscrire aux solutions de rachat des Arcades, étudiées d’abord par des membres de la majorité municipale avec les services de la ville, proposées ensuite par Gros Plan. L’impuissance actuelle est à la mesure de la volonté de pourrissement de la situation.

On connaît les arguments développés pour se dégager de toute responsabilité : ce serait de la faute des autres, « ceux d’avant ».  Mais au bout de 5 ans, on n’est plus dans l’héritage, on est dans le choix politique. On invoque le coût de location des salles, 100 000€ annuel,  qualifié d’exorbitant. Raison de plus pour racheter les Arcades, issue envisagée par «ceux d’avant» dès le déménagement du Chapeau Rouge puisque l’exploitation du Multiplex à la Providence entraînait de facto le dépérissement à plus ou moins longue échéance des Arcades. Le prix de location est issu d’une estimation des Domaines. Pour comparaison, on ne s’offusque pas des 90 000€ payés annuellement pour les locaux mis à disposition de l’Office de Tourisme. Autre argument : la politique patrimoniale de la ville est actuellement plutôt de vendre que de construire. Ce n’a pas été le cas pour garder radio France Bleu Breizh Izel à Quimper : un montage a été trouvé pour qu’un bâtiment soit construit à Creac’h Gwen avec une sous-location à prix d’ami de la Ville à la radio. De même une nouvelle maison des associations est en cours de construction à Ergué-Armel,  mais il n’est pas prévu de vendre l’actuel Espace associatif, derrière la gare ; on ne connaît d’ailleurs pas son usage futur. En un mot quand on veut, on peut. Pour le Quai Dupleix et l’Art et Essai, on n’a pas voulu.

 

Mais nous ne devons pas nous résigner. Il va falloir trouver des solutions pour que Cinéville, à qui on fait cadeau du public créé par Gros Plan (la clientèle, pour parler en termes commerciaux) comme des aménagements des 2 salles du Quai Dupleix, ne soit pas en situation de monopole sur Quimper. Le maire a, quoi qu’il en dise, des arguments à faire valoir pour que Gros Plan garde l’exploitation des 2 salles du Quai Dupleix  au travers d’une convention tripartite: Cinéville a bénéficié d’un accompagnement plus que bienveillant de la Ville pour l’implantation du Multiplex à la Providence. Il s’agirait de ne pas l’oublier.

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