Lors du dernier conseil municipal, j’avais attiré l’attention du maire et du Conseil sur le rapport du politique au temps et à la concertation en prenant pour exemple 3 dossiers dont celui des Halles.
L’annonce d’un référendum le 3 mars prochain sur la question de leur rénovation ou construction nouvelle en est une bonne illustration. Faire ce référendum en 2016, loin de toute autre échéance électorale, et après 2 ans depuis le début du mandat pour prendre le dossier des Halles en main, aurait pu avoir du sens.
Le fixer en mars 2019, à un peu plus de 2 mois des élections européennes et à un an des municipales, c’est faire le choix de voir ce référendum parasité par ces deux échéances.
La campagne pour les européennes battra son plein et occupera bien des citoyens, militants et élus à persuader les électeurs de ne pas s’abstenir et à mettre au jour les enjeux cruciaux de cette élection. Organiser un référendum à ce moment-là, c’est faire fi d’une étape essentielle pour l’Union Européenne.
La proximité des élections municipales risque fort de voir la campagne annoncée pour ce référendum devenir le coup d’envoi prématuré de la campagne municipale. Difficile en effet d’éviter qu’il ne se transforme en plébiscite pour ou contre le maire. Ce n’est pas une bonne chose. Cet enjeu occultera le choix véritable des quimpérois pour les Halles.
Reste aussi bien entendu les éléments qui seront donnés aux quimpérois pour qu’ils puissent choisir un scénario en connaissance de cause. Faute d’esquisses ou d’évaluations claires, il sera difficile d’appuyer sa décision. On voit ainsi que la démolition/nouvelle construction, annoncée d’abord comme moins coûteuse que la rénovation, est devenue au fil du temps « pas plus chère » et même « à peine plus chère », sans que l’on connaisse le scénario de rénovation qui servirait de point de comparaison ni son coût.
Tous ces éléments font que la décision d’un référendum le 3 mars 2019 n’est pas un bon choix politique pour la ville.