J’ai assisté vendredi à l’atelier citoyen organisé à la MPT de Kerfeunteun dans le cadre des Etats Généraux des politiques publiques. Les élus d’opposition n’étant pas conviés, je l’ai fait après m’être inscrite comme tout citoyen.
Ces ateliers posent des questions de forme et de fond.
De forme d’abord : le terme d’atelier est dévoyé ; la séance ne comportait ni débat ni travail de construction mais consistait en une sorte de sondage, plutôt sympathique d’ailleurs, dont la passation se fait en commun dans un temps et un lieu donnés, ce qui permet au Monsieur Loyal de lire au public la plupart des remarques griffonnées sur les papiers par les participants. Mais ce sondage aurait pu tout aussi bien se réaliser sans présence physique : la suite du sondage s’effectuera d’ailleurs numériquement ; il s’agira d’attribuer une note de 1 à 10 à chacune des propositions.
On peut s’interroger sur la pertinence de 2 questions très proches sur chaque thématique (les peurs suscitées, et les tentations redoutées amenant souvent les mêmes réponses), mais surtout la question que soulève ce sondage est celle du panel, de la représentativité des citoyens présents, si du moins cette consultation a pour but d’être outil de décision.
En effet c’est là qu’interviennent les questions de fond : le maire de Quimper a présenté ces Etats Généraux comme un préalable à des choix de restriction dans les politiques publiques menées par la ville. Peut-on réellement imaginer que ces choix se fondent sur les notes attribuées à l’estime par des citoyens dont la seule légitimité est d’avoir été tirés au sort ou de s’être invités à la consultation ? Or jamais la question claire des choix à effectuer n’a été posée dans ce sondage. Pourquoi ne pas consulter l’ensemble des quimpérois par le biais d’un référendum comme annoncé dans le programme du futur maire ? ou pourquoi ne pas assumer clairement le rôle de l’élu dans une démocratie représentative, à savoir trancher ?
Nous sommes ici dans un étrange entre-deux qui semble destiné à poser comme incontournables les coupes à venir et à les justifier par une apparence de consultation publique.
Enfin le moment paraît particulièrement mal choisi : en pleine campagne présidentielle et donc sans visibilité sur les politiques à venir et leurs conséquences.