Bus ou train, le transport de voyageurs n’est pas aimé de l’actuelle majorité. Cette posture idéologique qui privilégie la voiture est préjudiciable aux cornouaillais et quimpérois. On l’a vu pour la circulation et le stationnement anarchiques en centre piétonnier (pourquoi en effet aller se garer sur des places payantes et risquer une contravention en cas de dépassement horaire alors qu’on peut le faire impunément dans le centre historique).
C’est vrai du transport ferroviaire avec l’abandon de l’aménagement de la gare et du pôle d’échanges multimodal renvoyé aux calendes grecques : Quimper sera la dernière gare de Bretagne aménagée pour l’accueil de la LGV et elle ne comprendra pas de parking, pourtant indispensable pour recevoir les nombreux cornouaillais qui viennent y prendre le train (le projet précédent en comprenait un de 425 places).
C’est vrai aussi du transport urbain dont les derniers chiffres sont alarmants : fréquentation stagnante et en baisse même sur la partie urbaine, baisse des recettes commerciales, nécessité d’augmenter la contribution publique, baisse de la qualité de service. Le renoncement au plan de mobilités de la municipalité précédente fondée sur une vision globale de l’agglomération, alliant un aménagement et une rénovation urbaine du quartier de la gare jusqu’à Locmaria et une prise en compte des mobilités de tout type avec un cadencement des travaux lisibles pour les usagers, a fait place à une politique des « petits bouts » sans cohérence.
En plus des équipements en terme d’accessibilité et d’information des voyageurs, bien sûr inclus dans le projet précédent, il faut enclencher un véritable saut psychologique par la certitude pour l’usager d’un service fréquent, rapide et fiable que seules peuvent assurer des voies dédiées. L’offre crée la demande et la vision ces derniers temps des bus de la ville, comme de ceux des liaisons transurbaines, englués dans les embouteillages sur les quais et le pont du théâtre n’incite pas à choisir cette voie. Or ces difficultés ne sont près de s’arrêter : il faudra bien d’autres travaux pour la réfection, urgente maintenant, des réseaux sur les quais, et d’autres encore pour la réfection des trottoirs soulevés par les racines des arbres, tous travaux englobés dans le plan général de mobilités précédent.
Enfin il faut tenir compte du rapprochement des communautés de Quimper et du pays Glazik : les entreprises du pays Glazik vont être assujetties à un versement transport auquel elles échappaient jusque-là. Il faut évidemment offrir en face un service de transport adapté et performant et commencer par étudier précisément les déplacements quotidiens des habitants du pays Glazik pour le travail ou les études à Quimper et de ceux des quimpérois vers les entreprises du pays glazik. Seule une offre performante pourra convaincre celles-ci du bien-fondé de leur participation financière.
La gestion d’un territoire ne doit pas se faire à partir de croyances mais en tenant compte des réalités et en anticipant ses évolutions.