585 000 passages de voitures par an aux bornes du centre piétonnier : pollution pour les habitants, dégradation du patrimoine historique, coûts des accidents matériels portés par les contribuables, et risque de victimes (penser à l’afflux de véhicules dans la rue Elie Fréron aux heures d’arrivée des élèves des collèges et lycée), image repoussoir pour les touristes. Tel est le résultat du message électoral: « Quimper doit être une ville totalement ouverte aux voitures » qui a porté à la tête de la ville l’équipe de Ludovic Jolivet.
Qu’on se rappelle les positions de l’époque : le futur maire et une association d’usagers du centre-ville menée par Yves Gentric, maintenant conseiller municipal délégué à la gestion des espaces publics, faisaient incomber les difficultés des commerces du centre-ville à un projet de plan transport qui n’avait pas encore été réalisé et au manque de stationnements. La solution, selon eux, étaient de « libérer » Quimper pour les voitures.
Quelle est la réalité d’aujourd’hui ? Un manager du commerce qui s’est éclipsé, des locaux commerciaux vides, pas de stationnements créés (le programme de Ludovic Jolivet en comportait 900), un projet de voies partagées qu’on ne voit pas se réaliser, des difficultés de circulation bien pires que celles craintes dans le cadre du plan de transport, des stationnements anarchiques dans le centre historique et des touristes qui doivent tenir la main de leurs enfants dans le centre piétonnier.
Cette volonté d’une hégémonie de la voiture dans la ville explique aussi le refus de la municipalité de laisser le festival Le Cornouaille s’étendre sur les allées de Locmaria.
Quant aux bus, oublieux du fait qu’un usager attend principalement des transports en commun qu’ils le mènent le plus rapidement possible d’un point à un autre, on les laisse s’embourber dans des embouteillages que seules des voies dédiées pouvaient résoudre. Mais il y a le wifi (sur deux lignes) pour s’occuper dans les ralentissements.
Guillaume Menguy, adjoint en charge de l’urbanisme, se retrouve à devoir réparer les errements de son chef de file. On lui souhaite bien du courage pour mettre de l’ordre dans ce capharnaüm. D’autant plus que le maire semble plus occupé à faire ressurgir les vieilles lunes de la vidéo surveillance qu’à assumer le message clair et fort que l’on attendrait : « Non, la voiture n’est pas la reine à Quimper ».