Conseil municipal : une interpellation sans réponse sur la fête de la musique

Depuis que le maire de Quimper a réduit à 6 séances  annuelles les conseils municipaux, ceux-ci, étant donné le nombre de dossiers à traiter, s’allongent indéfiniment (celui du 30 juin dernier s’est terminé à plus de 22h). Or la presse quitte la salle vers 20h afin de boucler les comptes-rendus pour le lendemain, et bien des interventions et débats ne sont pas portés à la connaissance des quimpérois.

Vous trouverez donc ci-dessous mon intervention à l’occasion d’une délibération lors du conseil municipal du 30/06/2016 portant sur un prix de la fête de la musique. Le maire, estimant l’intervention « polémique », a refusé de répondre.

 » Vous nous présentez ici une délibération sur un prix de la fête de la musique, après coup d’ailleurs  puisque déjà décerné, pour un montant de 150€.

Mais pour faire venir le groupe les Fatals Picards avec un cachet autour de 10 000€ (on le présume puisqu’il n’y a aucune transparence là-dessus) sans compter les frais de logement, déplacement, SACEM etc, pas de délibération, pas de débat.

Pour discuter  du sens que l’on veut donner à la fête de la musique à Quimper, pas de délibération, pas de débat.

La question est pourtant importante : voulons-nous une fête de type animation commerciale où l’on vient consommer de la musique avec quelques groupes connus nationalement et rémunérés ? Faut-il  réduire alors le nombre de scènes offertes aux groupes locaux  pour que les économies faites sur la logistique profitent aux cachets des premiers ? Ou voulons-nous garder l’esprit qui a  toujours présidé à cette fête à Quimper : le bénévolat, la participation d’amateurs comme de professionnels, sans hiérarchie entre les uns et les autres, l’aspect convivial, familial, populaire au bon sens du du mot, dans un esprit de partage sans façon ?  Quel modèle pour la fête de la musique à Quimper ? Cela vaut bien un débat.

Quand  les seuls musiciens accueillis par le maire en mairie, le soir de la fête de la musique,sont Les Fatals Picards, cela veut-il dire  qu’ils sont plus importants pour vous que les groupes locaux ? Que l’ADN (puisque vous aimez recourir à cette notion) picard prévaut sur l’ADN local ?

Vous avez imposé ce groupe à l’association Les Polarités qui gèrent habituellement la grande scène de la place Saint Corentin et en assure la programmation avec 5 à 7 groupes locaux dans la soirée. Elle vous a proposé que la ville assume alors la totalité de la gestion et de la programmation de la scène et s’est heurtée à un refus. Elle vous a alerté sur le problème de disparité de traitement des groupes, sans recevoir d’écho.

Etant donné le poids technique de l’accueil d’un groupe comme Les Fatals Picards, seuls deux groupes locaux ont pu être accueillis en sus. Ces groupes, fidèle à sa philosophie de traiter tout le monde sur un pied d’égalité, l’association les a rémunérés. L’année prochaine, par contagion, les musiciens qui se produisent sur d’autres scènes de Quimper, pourraient demander à l’être. Vous ouvrez une boîte de Pandore.

Et surtout, monsieur le maire, allez-vous vous transformer en directeur artistique des différentes structures culturelles quimpéroises ? Que la ville puisse, au travers des conventions passées avec les structures, donner des orientations générales correspondant à sa politique culturelle, c’est normal. Qu’elle impose tel spectacle, telle exposition, tel groupe, ce n’est pas son rôle, et elle n’a pas les compétences pour cela.

Pour conclure, quand j’ai appris que le chanteur des Fatals Picards avait baissé son pantalon à la deuxième chanson, j’ai espéré que les spectateurs présents  n’avaient pas eu, devant cette lune qui se levait dans le ciel quimpérois, la vision de la politique culturelle de la ville.

 

 

 

 

 

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