« Economie : les nouveaux défis de Quimper co », ce titre alléchant du quotidien Ouest France pour une interview de Ludovic Jolivet et Hervé Herry nous a donné de l’espoir : le président de Quimper Co et son premier vice-président allaient enfin s’occuper de l’économie de l’agglomération, peut-être même de l’économie cornouaillaise !
Mais à la lecture de l’article, on déchante : au-delà des phrases creuses («l’aménagement doit être harmonieux. La Cornouaille avec des villes moyennes est harmonieuse ») et des rodomontades (« Quimper Cornouaille développement, le bras armé économique de la Cornouaille ! » un bras précisément désarmé par son président pour rapatrier les postes vers Quimper co et sans directeur jusqu’il y a peu), à quoi se résument les analyses et propositions de l’équipe au sommet ?
A la question sur les difficultés d’un territoire Quimpérois et Cornouaillais au ralenti, l’un comme l’autre assène que tout va bien. Exit les difficultés économiques du pays de Douarnenez, du Cap Sizun, l’invraisemblable imbroglio bigouden autour de la zone de Kerganet, enjeu des rivalités de deux communautés de communes qui se déchirent au lieu de se rapprocher, l’importance du chômage de longue durée etc : l’emploi et l’économie vont si bien qu’on se demande pourquoi la CCI de Quimper-Cornouaille annonçait fin septembre un plan choc pour relancer la croissance et l’emploi.
Interrogés sur ce projet fondé sur l’économie bleue et l’économie circulaire, l’un manifeste un doute appuyé, l’autre se perd dans des généralités creuses, de quoi douter des relations entre Quimper co et la CCI et de la volonté des dirigeants de Quimper co de mener un travail productif de collaboration.
La question sur le caractère industriel du territoire de Quimper co voit pour seule réponse une énumération d’entreprises, sans que Ludovic Jolivet précise sa vision ou ses intentions dans ce domaine.
Aucune mention n’est faite, à aucun moment de l’entretien, du rapprochement avec le pays Glazik et de la dynamique économique qu’il peut amener à Quimper co. Est-ce qu’un des nouveaux défis annoncés ne devrait pas être celui-là ?
Pour le reste, on nous annonce les retards apportés sur l’aménagement de la gare en raison de l’abandon du projet de l’équipe Poignant : perte de temps, perte d’argent pour la communauté. Alors que toutes les gares de Bretagne ont procédé à des aménagements pour 2017, Quimper sera encore lanterne rouge avec des travaux commençant en 2018.
Suivent, au-delà de l’extension de Bolloré pour les Bluebus que l’on connaissait déjà, le projet de reprendre le Corniguel, propriété du Conseil Départemental sans que le projet économique soit précisé, le remplacement de Capic à l’Hippodrome par de l’habitat ( ?), le déplacement de la literie Valentin au Moulin des Landes, la probable extension d’Eurovia à Kerdroniou : voilà à quoi se résument les grands défis économiques de l’équipe Jolivet.
Quelles actions sont proposées ? Des petits déjeuners d’entrepreneurs deux fois par an à Penvillers, intéressants certes mais trop peu fréquents, et les fameuses Assises de la Cornouaille, plusieurs fois annoncées et toujours reculées. Quelles seront les thèmes, les priorités de ces Assises ? Pas un mot.Elles nous sont présentées comme un évènementiel plus que comme le point d’orgue de réflexions menées dans tous les secteurs du territoire avec une volonté politique de construction commune.
Or c’est d’une Cornouaille debout et en marche dont nous avons besoin et la passivité de ces deux dernières années dans ce domaine est très inquiétante.
http://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/economie-les-nouveaux-defis-de-quimper-co-4056990