Cornouaille : mieux vaut chasser en meute qu’aboyer en solitaire

Ludovic Jolivet nous fait part de son « coup de gueule » devant la fusion des CCI finistériennes et l’implantation du siège à Brest. Ces éclats de voix, qui interviennent après le vote des chambres consulaires, sont bien tardifs et ne peuvent remplacer une action concertée, en profondeur, et sur le long terme. En effet ce n’est pas tant la fusion des CCI qui pose question : le Morbihan ne dispose que d’une CCI dont le siège est à Lorient, cela n’a pas empêché Vannes de rester préfecture et de développer son économie. Plus grave est le sentiment d’un délitement progressif et de l’absence d’une impulsion politique pour fédérer les acteurs cornouaillais. Or la seule action que propose Ludovic Jolivet est une table-ronde… en janvier. Lors des manifestations des agriculteurs fin juillet, le maire a de la même façon appelé à une réunion exceptionnelle à la mairie de Quimper. Elle n’a rien donné de concret.

Le problème vient de ce que Ludovic Jolivet se positionne comme maire de Quimper (c’est à ce titre qu’il intervient dans la presse) plutôt qu’en tant que président de Quimper Cornouaille Développement. Pourtant il dispose là de l’instrument adapté au travail de fond nécessaire et à la « mobilisation des cornouaillais » qu’il appelle de ses vœux puisque QCD et son conseil de développement rassemblent les élus du territoire, les acteurs économiques, les partenaires sociaux et travaillent avec les partenaires institutionnels, c’est-à-dire tous ceux que Ludovic Jolivet veut réunir en janvier. On ne comprend pas pourquoi cette structure qui a su fédérer sous le mandat précédent les élus de tout bord (avec une forte implication de M. Canevet et R. Le Goff par exemple) est laissée en jachère aujourd’hui. Comment se fait-il que, malgré l’unité politique de la plupart des villes de Cornouaille (Concarneau, Fouesnant, Pont L’Abbé, Douarnenez, Quimper), la dynamique semble s’essouffler ?

On peut donc suggérer à Ludovic Jolivet de réinvestir cette structure, de la renforcer, de valoriser le travail mené par le conseil de développement. C’est bien en tant que président d’une structure dynamique et reconnue qu’il pourra rassembler les cornouaillais et porter une parole crédible, entendue aussi bien par le Département que par la métropole brestoise et la Région. Il faudrait à partir de là amplifier le travail en réseau et œuvrer pour que la métropolisation brestoise profite aussi à La Cornouaille et à sa capitale : c’est l’exemple de la Brest Tech dans la cadre de la labellisation « Métropole French Tech » où Brest, Quimper, Morlaix et Lannion ont porté ensemble le dossier.

Mieux vaut chasser en meute qu’aboyer en solitaire.

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