Quelle politique de prévention contre les inondations à Quimper ?

Lors du dernier conseil d’administration  du Sivalodet, Georges-Philippe Fontaine s’est longuement étendu sur la concertation à développer avec les communes en amont de Quimper. C’est une bonne chose. Il s’est par contre montré très évasif quand je l’ai interrogé sur la concertation avec les quimpérois potentiellement victimes des crues de l’Odet et du Steïr. Que ceux-ci soient donc clairement informés : il y a à l’avenir un niveau d’inondation décrété « acceptable » pour Quimper et concrètement G. P. Fontaine veut informer ses concitoyens sur  (je cite)  » les mesures à prendre pour élever les prises électriques à 1,30m, surélever les appareils électro-ménagers, créer des fenêtres de toit pour que les habitants aient une issue en cas de crue », etc. C’est dire son optimisme sur le niveau des eaux qui pourrait être atteint.

Les travaux engagés par Quimper pour la lutte contre les inondations sont déjà nombreux et conséquents.  D’ailleurs aucune crue majeure n’a eu lieu depuis 2001. Il convient certainement de poursuivre les améliorations mais  l’essentiel de ce qui est possible au niveau quimpérois a été fait.  Assener, comme l’a fait à plusieurs reprises le président du Sivalodet,  que « Quimper doit prendre ses responsabilités et partager le risque »  n’a  donc pas de sens. Le risque, c’est celui, porté par Quimper, de crues importantes, dont le nombre et la dangerosité au vu des évènements climatiques récents, pourraient s’accroître.

La responsabilité sera celle de politiques qui, après avoir tout mis en œuvre pour faire avorter les projets précédents, en reviennent cependant à l’un des scénarios repoussés mais l’édulcorent pour les besoins de leur démonstration. Leur responsabilité est aussi d’avoir voulu cliver les différents acteurs, d’opposer de façon caricaturale la campagne et la ville, les ruraux et les urbains.  Or il n’y a pas de coupables à chercher, mais des solutions à mettre en œuvre.

Seules les retenues collinaires permettent un ralentissement efficace des crues. La re-création de talus est intéressante du point de vue écologique mais les talus ne retiennent pas suffisamment les eaux en cas de crues importantes.  La preuve en est que Quimper a connu des crues importantes bien avant que le remembrement mis en cause ait été réalisé : février 1838, mars 1846, février 1883, janvier 1925 (tout le quartier de la gare est sous les eaux), janvier 1928, février 1935, avril 1939 … A ces dates, les talus sont en place.

De la même façon, Georges Philippe Fontaine semble découvrir que les marées ne sont pas la cause des inondations de crues. Il y a belle lurette pourtant que le fait est connu. Le PAPI de 2012 rappelait ainsi que la crue de février 1974 coïncidait avec une marée de 40 et que si les inondations du 22 janvier 1995 et des 12 et 13 décembre correspondait à des coefficients élevés (respectivement 83 et 102), les niveaux de marée basse étaient aussi très bas, or les hautes eaux maritimes n’ont pas spécifiquement correspondu avec les points de crue de l’Odet et du Stéïr

Il ne faut donc pas que  G. P. Fontaine, dont on connaît les ambitions à la députation de la première circonscription, sacrifie Quimper à celles-ci,  et que la politique politicienne prenne le pas sur la sécurité des citoyens et la nécessaire solidarité entre territoires.

http://www.ouest-france.fr/inondations-il-faut-des-retenues-collinaires-3171947

http://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/lutte-contre-les-inondations-la-gauche-prone-des-retenues-efficaces-05-02-2015-10516939.php

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