Démantèlement du plan transport : absence de vision et lourdes conséquences économiques

La démocratie, c’est d’abord le respect des sensibilités diverses. La posture adoptée par 3 élus socialistes au dernier conseil communautaire (choix de l’abstention sur les délibérations consacrant le démantèlement du plan transport) est donc tout à fait respectable, tout comme les différences d’approches d’autres élus de l’opposition.
J’ai eu l’occasion d’exprimer avant ce vote mon inquiétude pour la place de Quimper dans le dispositif Bretagne à Grande Vitesse, en cas de remise en cause du Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) et du pôle d’échange multimodal de la gare. D’autres villes bretonnes de même importance n’ont pas ces frilosités et les mettent en place.

Il ne faudrait pas que Quimper, dont on dit déjà qu’elle a refusé l’université, soit maintenant la ville qui a peur des mobilités d’aujourd’hui. Face au plan de transport, la majorité actuelle a la même vision d’avenir que les opposants à l’arrivée du train en 1863. Ils annonçaient ainsi son inauguration : « Vous êtes priés d’assister au convoi funèbre de moeurs, coutumes, langages et traditions de la vieille Bretagne Armorique…La cérémonie aura lieu demain, 7 septembre 1863 à la gare. »
L’impact économique de l’abandon des marchés est considérable : les marchés résiliés le 27 juin représentent déjà une perte de plus de 3 millions d’euros pour les entreprises locales. A l’heure où le secteur des travaux publics et du bâtiment est si fragilisé, c’est un coup dur porté au dynamisme économique et à l’emploi. Et ce n’est qu’un début, puisque d’autres marchés suivront.
Certains pointent le plan transport comme raison de l’échec de la liste de la Gauche rassemblée (B. Poignant) aux dernières élections municipales. Bien malin qui peut démêler la part de telle ou telle cause dans celle-ci. Le blog de l’un d’eux mettait d’ailleurs en avant, au lendemain des élections, le contexte national et la proximité du maire sortant avec le président de la République. Ce qui serait vrai pour le plan transport pourrait l’être aussi pour le pôle Max Jacob, les rythmes scolaires, Ialys, les choix concernant la gestion de l’eau, le Palais des congrès… les 43% de Quimpérois qui ont voté pour la liste de Bernard Poignant ont aussi voté pour ces projets et méritent que l’opposition les représente.
L’ensemble des citoyens quimpérois aura en tout cas du mal à se retrouver dans l’absence de projet de la majorité actuelle, dont le seul objectif semble être de détricoter le travail de ses prédécesseurs.

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